Il est incorrect de croire que toutes les méthodes de méditation se valent. Les procédures de chaque méthode diffèrent et ce de façon importante. Certains systèmes demandent une approche philosophique ou religieuse ou bien encore une croyance. Certaines procédures font appel à des mécanismes de contrôle de l’esprit, de concentration, ou bien de contemplation. Elles peuvent utiliser la raison, le sentiment, la visualisation, la conscience du corps, etc.
Comprendre ces différences est essentiel…
La confusion entre différentes méthodes par l’utilisation générique du mot « méditation » peut jouer des tours. Récemment par exemple, le New York Times a publié un article laissant entendre que « la méditation » nuit à la motivation, sans préciser dans le titre que l’étude en question concerne le mindfulness, ou « méditation de pleine conscience » en français, très différente de la technique de Méditation Transcendantale (MT).
Le Dr. Orme-Johnson, pionnier de la recherche scientifique sur la méditation explique plus bas pourquoi une telle affirmation ne peut s’appliquer à la MT.
Les chercheurs Kathleen D. Vohs et Andrew C. Hafenbrack ont mené cinq études, impliquant des centaines de personnes, sur la « méditation de pleine conscience » (appelée ci-après mindfulness) en milieu professionnel. Leur conclusion, à paraître sous le titre « Le mindfulness affaiblit la motivation au travail mais pas la performance » dans la revue scientifique Organizational Behavior and Human Decision Processes, est que le mindfulness (tiré du bouddhisme) nuit à la motivation au travail. Ils déduisent de leurs tests pratiques qu’il est contre-productif d’enseigner cette forme de méditation dans les entreprises, même si les exercices d’observation et d’acceptation des situations propres à cette pratique ne diminuent pas la perfomance et peuvent être utiles dans d’autres contextes.
Il ne nous appartient pas de juger la validité des conclusions de ces scientifiques quant au mindfulness, que nous respectons, mais pour nous autres instructeurs de Méditation Transcendantale, un article laissant penser que la méditation en général n’a pas sa place dans les entreprises est hautement trompeur. Il s’agit en effet d’une observation sur une méthode toute autre que la MT, dont la pratique et les effets sont fort différents. C’est en effet l’expérience de toute personne pratiquant régulièrement la MT que cette pratique énergise, rend l’esprit plus clair et créatif et motive à progresser et à accomplir, quels que soient les domaines d’intérêt.
La réponse du spécialiste
Le Dr David Orme-Johnson, chercheur en psychologie, étudie scientifiquement la méditation et plus particulièrement la MT depuis près de 50 ans. Publications scientifiques à l’appui, il réagit en 8 points — correspondant à 8 publications scientifiques — à l’article du New York Times et sa généralisation erronée quant à l’impact de la méditation :
« L’article intitulé “Hey Boss, You Don’t Want Your Employees to Meditate” [Hé patron, n’encouragez pas vos employés à méditer by Kathleen D. Vohs and Andrew C. Hafenbrack concerne le mindfulness et ne s’applique pas à la technique de Méditation Transcendantale (MT). Nous applaudissons Vohs et Hafenbrack pour avoir mené une étude attentive dans un contexte pratique, mais les conclusions de l’étude que le mindfulness réduit la motivation et n’améliore pas les performances ne s’appliquent pas à la MT. La MT est une procédure complètement différente du mindfulness et a des effets différents sur le cerveau et les processus cognitifs.
- La MT crée une profonde relaxation, mais contrairement à la sieste ordinaire qui ramollit, elle augmente la cohérence du cerveau et l’éveil au repos, qui sont associés avec davantage de créativité, d’intelligence et de motivation.
- De plus, il a été observé que la MT accroît le style de fonctionnement intégré du cerveau observé chez les managers de haut niveau.
- & 4. Sur une période de 6 mois à une année, il y a des améliorations cumulatives dans le temps de décision du cerveau, l’aptitude à se concentrer et à surmonter les distractions, et des améliorations dans l’intelligence émotionnelle ainsi que la créativité et l’intelligence fluide.
- Les enfants qui pratiquent la MT à l’école gagnent régulièrement des prix au niveau régional, national ou international dans des compétions comme Destination Imagination.
- Dans les affaires et l’industrie, la MT augmente l’efficacité des employés, améliore le travail et les relations interpersonnelles, et augmente les comportements liés au leadership.
- & 8. De nombreux professionnels à Wall Street trouvent que la MT est hautement bénéfique. La MT ne doit pas être confondue avec le mindfulness. »
Références scientifiques correspondant aux 8 points ci-dessus :
- F. T. Travis, Shear J. « Focused attention, open monitoring and automatic self-transcending: Categories to organize meditations from Vedic, Buddhist and Chinese traditions. » Consciousness and Cognition 19, no. 4 (2010): 1110-1118.
2. D. W. Orme-Johnson, Haynes C. T. « EEG phase coherence, pure consciousness, creativity and TM-Sidhi experiences. » International Journal of Neuroscience 13 (1981): 211-217.
3. H. Harung, Travis F. T., Blank W., Heaton D. « Higher development, brain integration, and excellence in leadership. » Management Decision 47, no. 6 (2009): 872-894.
4. F. T. Travis, Haaga D., Hagelin J. S., et al. « Effects of Transcendental Meditation practice on brain functioning and stress reactivity in college students. » International Journal of Psychophysiology 71, no. 2 (2009): 170-176.
5. K. T. So, Orme-Johnson D. W. « Three randomized experiments on the holistic longitudinal effects of the Transcendental Meditation technique on cognition. » Intelligence 29, no. 5 (2001): 419-440.
6. A. Deans. A Record of Excellence: the remarkable success of Maharishi School of the Age of Enlightenment. Fairfield, Iowa: Maharishi University of Management Press, 2005.
7. C. N. Alexander, Swanson G. C., Rainforth M. V., et al. « Effects of the Transcendental Meditation program on stress reduction, health, and employee development: A prospective study in two occupational settings. » Anxiety, Stress and Coping: An International Journal 6 (1993): 245-262.
8. B. McCollum. « Leadership development and self development: an empirical study. » Career Development International 4, no. 3 (1999): 149-154.
Article provenant du blog de Philippe Mercanton
Pour aller plus loin
Article Forbes Magazine